1/ Yersinia Pestis et sa propagation


par Jérôme Lapôtre:

  • Son origine par mutation




La Bacille de Yersin

Description de cette image, également commentée ci-après
Alexandre Yersin
 

Yersinia Pestis ou bacille de Yersin n’est pas apparue tout d’un coup, elle est forcément l’objet d’une mutation génétique d’une bactérie antérieure.

Récemment, des recherches archéologiques ont permis d’identifier la source de la mutation : cette bactérie se nomme Yersinia Pseudotuberculosis ou bacille de Malassez et Vignal.
Pour donner Yersinia Pestis, Yersinia Pseudotuberculosis a acquis 2 plasmides (on ne connait pas la source de cette provenance): une des plasmides contient un gène codant pour un analogue de phospholipase (une enzyme hydrolysant les phospholipides) lui permettant ainsi de coloniser le tube digestif de la puce. Par la suite, il perd le gène de transmission féco-oral désormais inutile, puisque les gènes obtenus lui permettent de se multiplier et de se diffuser dans le sang, pour devenir un pseudogène.
1 ADN chromosomique (bactérien).
2 Plasmides.


  • Yersinia pestis, une propagation par zoonose et par voie aérienne

La propagation du bacille de Yersin est due à une zoonose. Sa chaîne épidémiologique met en cause 2 à 3 hôtes différents : son réservoir naturel est le rat, son vecteur la puce.
La démarche de propagation est la suivante : la puce pique le rat pour lui prélever un peu de sang en assimilant par la même occasion quelques bactéries (dont Yersinia Pestis). C’est alors que commence le drame, les bactéries Yersinia Pestis assimilées vont alors se multiplier en s’associant à la paroi du tube digestif conduit pour former un biofilm.




 Ce biofilm empêche la puce de se nourrir et va donc l’entrainer à aller chercher d’autres victimes pour canaliser sa faim. Cependant, la puce ne pourra jamais se nourrir et contaminera beaucoup de monde par sa piqûre (en prélevant du sang, elle en relâche un peut en même temps, ce qui produit une infection par le sang de la victime). Ce type de contamination peut aussi être l’objet du pou de corps
      Yersinia Pestis possède une autre manière de se propager : par la voie aérienne. Les hommes, en expirant, expulsent des aérosols, contaminant la personne qui les respirent (des animaux contaminés peuvent aussi être des responsables potentiels). Cette forme de peste se nomme la peste pneumonique

  • Les différents formes de Yersinia Pestis en fonction de leurs modes d’infections


Yersinia Pestis peut se manifester sous 3 formes différentes:
      
         -La peste bubonique est la forme la plus répandue, son incubation dure entre 2 à 7 jours: elle se manifeste par contamination par le sang. Le début de la maladie est violent, une fièvre s’élevant à 39-40°C, des frissons et des céphalées. Des problèmes gastro-intestinaux peuvent suivre ainsi que des vomissements.
Cependant, n’oublions pas les symptômes les plus répandus de cette maladie: des bubons ou adénopathie tendue, font souvent leurs apparitions ainsi que des ganglions lymphatiques situés aux alentours des piqûres de la puce.
      
      

      
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      -La deuxième forme se nomme la peste septicémique. La peste septicémique dérive de la peste bubonique. Cette maladie apparaît lorsque les défenses de l’organisme sont dépassées par la peste bubonique. Les organes en subissent alors les conséquences: destruction des tissus du foie et de la rate, mais aussi une coagulation du sang.
      
         -La dernière forme de la peste se nomme la peste pneumonique. C’est la plus rare mais aussi la plus dangereuse des formes de peste. Son incubation dure de 1 à 3 jours. Sa contamination s’effectue sous 2 formes :
             -Par voie aérienne ou plus précisément à cause des aérosols expulsés par l’homme.  Les symptômes dévoilés sont la fièvre, la toux, et la possibilité de crachats de sangs. Puis, arrive une pneumopathie(ou pneumonie) avec œdème lésionnel du poumon entraînant la mort par étouffement.
                      -La deuxième forme se produit lorsqu’une peste bubonique ou septicémique n’est pas soignée, et que le bacille atteint les poumons par voie sanguine. Ce qui produit alors une infection du parenchyme pulmonaire, entraînant des syndromes pseudo-grippaux, une toux sèche, maux de têtes et de la fièvre. La phase terminale de cette maladie intervient lors d’une pneumopathie sévère : douleur thoracique, de la toux avec crachats hémoptoïques (appelés jus de framboise) entraînant le coma.



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